Le 18 octobre, je donnais naissance à ma deuxième fille. J’ai eu la chance de vivre un accouchement comme j’en avais rêvé la première fois. Quelque chose de simple, dans le respect du corps, du bébé et de la mère. Dans le respect de la naissance finalement. Et cette naissance respectée, j’y ai eu droit car j’ai eu accès aux ressources qui m’ont permis de faire les choix qui me convenaient. Trop nombreuses sont les femmes qui avancent dans leur chemin de maternité sans bénéficier des informations nécessaires pour faire des choix éclairés. La question n’est pas de militer pour que les femmes accouchent toutes sans péridurale, loin de là, mais pour que chaque femme ait connaissance de la physiologie de la naissance, de ses mécanismes, de l’impact de telle ou telle intervention médicale, etc.

Lorsque l’on est enceinte, la question de la péridurale se pose au moins une fois et quand elle est abordée, c’est la douleur qui est placée au centre des préoccupations. Comment ne plus avoir mal ? Est-ce que je vais gérer la douleur ? Et tant d’autre questions. Cette seconde naissance m’a fait remettre en question cette importance donnée à la douleur. Il n’est plus là question de douleur, on ne « gère » pas une telle douleur. On ne gradue pas cette douleur sur une échelle de 1 à 10. C’est au-delà. Évidemment, un corps vous traverse. Ce corps traversé a mal bien sûr, et il a même parfois l’impression qu’il en mourrait (pendant la phase de désespérance notamment) et c’est justement cela qu’il faut transcender, il me semble. Accepter que son corps dépasse toutes les limites que nous avions imaginé. Je prendrais le temps sûrement un jour pour en parler plus profondément.